On peut dire que l’intervention d’Adrien Tirtiaux se segmente en quatre temps. Un premier d’observation, c’est le temps de la flânerie autour de l’ancien port industriel de Nantes, voyages alentours, jusqu’à Saint‑Nazaire, une sorte de prise de repère pour mieux s’imprégner de l’essence géographique. Le second, plus conséquent, nécessite la collaboration d’une quinzaine de personnes (assistante, techniciens des beaux-arts, menuisier, soudeur, techniciens constructeurs), c’est le moment où l’on passe de la maquette à la réflexion, de la réflexion au coffrage, du coffrage au squelette et enfin du squelette au coulage du béton. Ensuite, vient le temps du décoffrage, c’est aussi là que le public est invité à participer à l’expérience. L’inauguration se déroule entre chien et loup. Le lourd culbuto de quatre tonnes va-t-il se soulever de ses cendres ? Le coffrage se consume et la sculpture se dresse lentement. À proximité du crépitement des braises encore chaudes, la foule euphorique semble se satisfaire de cette performance déceptive. Vient ensuite le temps plus long de la ruine, monolithe figé, étrange au milieu des architectures environnantes. La Reine des ruines, c’est ainsi qu’Adrien la nomme.
Né en 1980 à Etterbeek (Belgique), vit et travaille à Anvers. Diplômé ingénieur civil architecte en 2003 à l’Université catholique de Louvain-La-Neuve (Belgique) puis diplômé en sculpture et performance en 2008 à l’Académie des beaux-arts de Vienne (Autriche). Représenté par la Galerie Martin Janda à Vienne.
Jardin C / La Fabrique | 62 bd de la Prairie-au-Duc | 44200 Nantes | France | entrée libre | www.adrientirtiaux.eu